Grandmacore chic : adopter la déco « chez mamie » sans alourdir votre salon
Depuis quelques mois, on voit partout des canapés recouverts de plaids, des tapis moelleux, des meubles en bois un peu anciens, des fleurs séchées et de la vaisselle qui rappellent les dimanches chez les grands-parents. Cette tendance a un nom : le grandmacore. C’est l’esthétique « chez mamie » assumée… mais quand on essaie de l’appliquer chez soi, on peut vite tomber dans le fouillis ou le « grenier poussiéreux ».
L’objectif de cet article est simple : vous montrer comment adopter un grandmacore chic. Autrement dit, comment garder le côté chaleureux, rassurant, plein de souvenirs, tout en conservant un salon lisible, harmonieux, agréable à vivre au quotidien. On va parler couleurs, tapis, rideaux, meubles anciens, objets de famille, mais toujours avec des explications concrètes et des étapes claires.
Sommaire
- 1. Grandmacore : d’où vient ce style « chez mamie » ?
- 2. Pourquoi le grandmacore revient en force
- 3. Les trois piliers d’un grandmacore chic
- 4. Tapis, rideaux et textiles : la base du cocon
- 5. Meubles anciens, pièces modernes : trouver le bon mélange
- 6. Construire un salon grandmacore pas à pas
- 7. Et dans la chambre ou la cuisine ?
- 8. Erreurs fréquentes à éviter
- 9. Mémo rapide pour se lancer sereinement
1. Grandmacore : d’où vient ce style « chez mamie » ?
Le mot grandmacore vient de « grandma » (mamie) et « core » (un univers, un style). Derrière le terme un peu amusant, il y a une vraie tendance de fond : le retour aux intérieurs qui semblent habités, remplis de vie, loin des photos ultra minimalistes où tout est blanc, lisse et parfaitement rangé.
Dans un intérieur grandmacore, on retrouve souvent des éléments qui évoquent une maison de famille : un tapis épais sous la table basse, un buffet en bois plein de vaisselle, des rideaux lourds, des fleurs séchées, un plaid tricoté posé sur le canapé, une nappe en tissu plutôt qu’une table nue. On voit les traces du quotidien : un livre ouvert, une tasse, un cadre photo, une petite lampe qui éclaire un coin de pièce.
Ce qui change avec la version grandmacore chic, c’est l’intention. On ne se contente pas d’accumuler des objets « à l’ancienne ». On choisit, on agence, on simplifie certaines choses pour que le salon reste lumineux, respirant et cohérent. Le but n’est pas de reproduire la maison de mamie à l’identique, mais de garder ce qui réchauffe le cœur : les textures, les souvenirs, la douceur visuelle.
2. Pourquoi le grandmacore revient en force
Ce retour n’est pas un hasard. Depuis plusieurs années, le minimalisme a été présenté comme l’idéal absolu : peu d’objets, lignes très épurées, couleurs très neutres. C’est beau en photo, mais beaucoup de personnes se sont rendu compte que, dans la vraie vie, ces intérieurs pouvaient sembler froids ou impersonnels.
En parallèle, les dernières années ont renforcé notre besoin de réconfort chez soi. On passe plus de temps dans son salon, on télétravaille parfois, on reçoit la famille, on a besoin d’un intérieur qui rassure. Le grandmacore répond à cette envie : il apporte de la matière, des souvenirs, des signes visibles que la pièce est faite pour vivre, pas seulement pour être photographiée.
Enfin, il y a un vrai plaisir à redonner une place aux objets de famille ou aux pièces chinées : un vase un peu démodé qui devient finalement charmant, une nappe ancienne, un fauteuil récupéré chez des grands-parents. Là encore, le secret est de garder la maîtrise : ce n’est pas parce qu’un objet est ancien qu’il doit forcément être exposé. D’où l’importance d’avoir quelques règles simples.
3. Les trois piliers d’un grandmacore chic
Pour vous repérer, vous pouvez garder en tête trois grands piliers. Ils vous serviront de fil conducteur à chaque fois que vous hésitez devant un tapis, un rideau ou un meuble.
- La palette de couleurs : choisir quelques teintes chaudes (beige, lin, terracotta, brun, vieux rose, vert sauge…) et s’y tenir, plutôt que de tout mélanger.
- Les matières et les textures : privilégier ce qui donne envie de toucher (laine, coton épais, velours, bois, céramique), en particulier via les textiles : tapis, rideaux, coussins, nappes.
- La lisibilité de la pièce : laisser des zones plus calmes (murs clairs, grandes surfaces unies) pour que l’œil puisse se reposer, même si vous avez des motifs et des objets.
Si vous sentez que quelque chose « cloche » dans votre salon, regardez-le à travers ces trois prismes. Les couleurs sont-elles cohérentes ? Y a-t-il assez de matière chaleureuse, ou tout est-il trop lisse ? Peut-on encore lire l’espace, ou bien chaque centimètre attire l’attention ?
4. Tapis, rideaux et textiles : la base du cocon
Dans un intérieur grandmacore chic, les textiles sont le point de départ le plus simple. Ils transforment une pièce sans travaux, et vous pouvez les ajuster au fil du temps. Trois éléments jouent un rôle central : le tapis, les rideaux et les petits textiles (plaids, coussins, nappes).
4.1. Le tapis : ancrer la pièce et réchauffer le sol
Un tapis bien choisi change immédiatement la perception d’un salon. Même si vos meubles sont très simples, un tapis chaleureux donne l’impression que le coin canapé est « installé », comme s’il était posé sur une île confortable.
Dans un style grandmacore chic, un tapis peut être :
– Uni mais texturé : par exemple un tapis en laine bouclée, un tapis berbère clair, un grand tapis crème à motifs très doux. – À motif traditionnel : tapis persan revisité, tapis à médaillon, tapis à motifs floraux stylisés ou kilim aux motifs géométriques un peu patinés.
L’idée n’est pas d’avoir le tapis le plus spectaculaire, mais celui qui va dialoguer avec le reste. Si vos rideaux et vos coussins sont déjà très colorés ou très fleuris, choisissez un tapis plus calme. Si au contraire tout est très sage, un tapis à motif peut devenir la pièce forte qui donne du caractère.

Un tapis au style Grandmacore
4.2. Les rideaux : envelopper sans étouffer
Les rideaux sont souvent négligés, alors qu’ils participent énormément à l’ambiance. Une simple paire de rideaux lourds, qui tombent jusqu’au sol, peut rendre une pièce deux fois plus chaleureuse.
Pour un rendu grandmacore, on peut imaginer des rideaux en coton épais, en velours ou en lin doublé, dans des teintes chaudes : lin naturel, écru, vieux rose, doré, terracotta, vert sauge. Ils peuvent être unis ou légèrement texturés. Les motifs floraux fonctionnent très bien, à condition de rester dans une gamme de couleurs cohérente.
Si la pièce est petite ou manque de lumière, il n’est pas nécessaire de choisir des rideaux très sombres. Vous pouvez garder des teintes claires, mais choisir une matière plus dense et un tombé plus généreux, de façon à garder cette impression de cocon sans assombrir l’espace.
4.3. Coussins, plaids, nappes : le détail qui fait « chez soi »
C’est souvent là que le grandmacore se joue : un plaid tricoté posé sur le canapé, deux ou trois coussins brodés, une nappe en coton ou en lin sur la table, un chemin de table à motif. Ce sont des éléments faciles à changer, mais qui racontent immédiatement une histoire.
Pour éviter de tomber dans le « patchwork géant », une bonne stratégie consiste à mélanger quelques pièces fortes (par exemple un coussin très fleuri, une nappe à carreaux, un plaid très texturé) avec des éléments plus simples : coussins unis, serviettes de table en lin, housses discrètes. On obtient ainsi cette impression de richesse sans perdre la cohérence.
| Élément | Version « trop rétro » | Version grandmacore chic |
|---|---|---|
| Tapis | Petit tapis sombre au milieu du sol, motif lourd | Grand tapis qui englobe le coin canapé, couleur chaude ou naturelle, motif lisible |
| Rideaux | Rideaux courts, tissu brillant, motifs très chargés | Rideaux longs, matière mate ou légèrement texturée, teintes coordonnées au reste |
| Coussins | Dix coussins différents, aucun lien de couleur ou de style | 4–5 coussins, une même gamme de couleurs, un ou deux motifs forts, le reste uni |
| Nappe | Nappe plastifiée à grosses fleurs agressives | Nappe en coton ou lin, motif doux ou couleur unie + chemin de table travaillé |
5. Meubles anciens, pièces modernes : trouver le bon mélange
Le grandmacore n’impose pas de remplacer tout votre mobilier par des armoires en chêne massif. Au contraire, le style devient intéressant lorsque l’on mélange quelques pièces anciennes avec des éléments plus modernes. C’est ce contraste qui donne l’impression que la pièce a une histoire, tout en restant actuelle.
Par exemple, un buffet ancien peut cohabiter avec une table basse très simple, une table de salle à manger aux lignes épurées peut recevoir une nappe traditionnelle, un canapé moderne peut être adouci par des coussins brodés. Tout l’enjeu est de décider ce que l’on garde, ce que l’on retouche et ce que l’on laisse de côté.
Si vous avez récupéré un meuble de famille, commencez par l’observer honnêtement. Est-il en bon état ? Sa couleur vous plaît-elle vraiment, ou est-elle trop orange, trop brillante ? Le meuble est-il imposant au point d’écraser la pièce ? Selon les réponses, vous pouvez simplement le mettre en valeur avec un joli textile, changer les poignées, ou au contraire décider qu’il sera mieux ailleurs et qu’il n’a pas forcément sa place au centre du salon.
| Type de meuble ou élément | Ce qu’on peut faire pour le moderniser | Impact sur le style grandmacore |
|---|---|---|
| Buffet ancien | Remplacer les poignées, ajouter un chemin de table, simplifier ce qui est exposé dessus | Devient une pièce centrale, mais plus légère visuellement |
| Table basse très moderne | Poser un beau plateau, quelques livres, une bougie, une petite lampe | Se fond dans l’univers grandmacore sans devoir être remplacée |
| Canapé neutre | Ajouter tapis, coussins travaillés, plaid texturé | Le canapé devient un support pour les textiles, pas besoin de le changer |
| Étagère ouverte | Trier les objets, regrouper par thématique, laisser des espaces vides | Permet d’exposer souvenirs et vaisselle sans effet encombré |
6. Construire un salon grandmacore pas à pas
Passons maintenant à quelque chose de très concret : comment transformer un salon un peu froid en salon grandmacore chic, sans tout refaire. L’idée est de le faire par étapes, dans un ordre logique, et pas en achetant tout d’un coup.
Vous pouvez commencer par observer votre salon comme si vous étiez un visiteur. Que voyez-vous en premier ? Le sol nu, un canapé un peu perdu, un mur très vide, une lumière trop blanche ? Prenez une photo : souvent, ce que l’on ne voit pas en vrai saute aux yeux en image.
La première étape consiste généralement à poser un tapis adapté. S’il est bien dimensionné, il va immédiatement rassembler le coin canapé. Une fois ce tapis là, imaginez où tomberaient des rideaux plus généreux autour de vos fenêtres. Même si vous ne les changez pas tout de suite, vous pouvez déjà visualiser l’effet.

Ensuite, occupez-vous du coin canapé. Au lieu de multiplier les petits objets sur la table basse, concentrez-vous sur quelques éléments : une jolie lampe, un livre ou deux, un vase, un plateau. Ajoutez un plaid sur l’accoudoir, deux ou trois coussins choisis dans la même famille de couleurs que le tapis ou les rideaux. À ce stade, le salon commence déjà à prendre une autre allure, même si les meubles n’ont pas bougé.
Pour apporter la touche « chez mamie », vous pouvez ensuite intégrer les souvenirs et les objets de famille : une photo encadrée, un pot ancien, une boîte en métal, une petite nappe brodée sous un vase. L’idée est de les mettre en scène plutôt que de les disperser partout. Une console avec trois ou quatre objets bien choisis sera plus parlante qu’une étagère surchargée.
7. Et dans la chambre ou la cuisine ?
Le grandmacore ne se limite pas au salon. Dans la chambre, quelques gestes simples suffisent à créer une atmosphère douce. Un grand tapis au pied du lit ou deux tapis d’appoint aux côtés, une parure de lit plutôt simple mais complétée par un couvre-lit à motifs ou un quilt, une lampe de chevet chaleureuse, un ou deux cadres au mur ou une broderie… On retrouve le même principe : du textile, des matières, quelques objets choisis, mais pas de surenchère.
Dans la cuisine ou la salle à manger, le style passe beaucoup par la table et la vaisselle. Une nappe en tissu, même très simple, change immédiatement la perception de la pièce. Un tapis plat sous la table (facile à entretenir) peut ajouter de la chaleur sans gêner. Un vaisselier ou quelques étagères ouvertes permettent de montrer tasses, bols, carafes, mais à condition de faire tourner ce qui est exposé : inutile de tout montrer en même temps.
Vous pouvez aussi jouer avec les gestes du quotidien : un panier à pain, un pot à ustensiles un peu ancien, un torchon en lin suspendu, une bouilloire posée sur le plan de travail. Cela rejoint l’idée que la pièce doit sembler utile, pas figée. Le grandmacore n’est pas un décor de théâtre : c’est une esthétique qui doit vivre au quotidien, avec des objets qui servent vraiment.
8. Erreurs fréquentes à éviter
Le principal piège du grandmacore, c’est la quantité. On associe parfois « chez mamie » à « il y en a partout », mais ce n’est pas ce qui crée la chaleur. Au contraire, trop d’objets peuvent rendre la pièce fatigante à regarder. Si vous sentez que votre regard se perd, que vous ne savez pas où poser les yeux, c’est que vous avez dépassé le seuil confortable.
Une autre erreur fréquente est de cumuler les meubles lourds : buffet massif, grande table foncée, bibliothèque très pleine, fauteuil imposant… Dans un petit espace, cela peut donner une impression de densité écrasante. Il vaut mieux garder une ou deux pièces fortes, puis alléger le reste avec des surfaces plus claires, des textiles lumineux, et éventuellement un mur un peu plus dégagé.
Enfin, certaines personnes se laissent emporter par les motifs : fleurs, carreaux, rayures, toile de Jouy, tout en même temps. Là encore, la question à se poser est simple : quel motif voulez-vous que l’on remarque en premier ? Si tout se bat pour être vu, rien ne ressort vraiment. Mieux vaut choisir un motif principal (tapis ou rideaux, par exemple), puis quelques rappels plus discrets.
9. Mémo rapide pour se lancer sereinement
- Le grandmacore chic, ce n’est pas « tout garder », mais mieux choisir ce que l’on montre.
- Commencez par les grandes masses : tapis et rideaux, puis les petits textiles.
- Mélangez quelques pièces anciennes avec du mobilier plus simple, plutôt que de tout uniformiser.
- Groupez vos objets par petites scènes plutôt que de les répartir partout.
En suivant ces principes, vous pouvez transformer progressivement votre intérieur. Un tapis plus généreux, des rideaux enveloppants, quelques textiles bien choisis, des objets qui ont une histoire et un peu de tri dans ce que vous exposez : c’est suffisant pour passer d’un salon un peu froid à un cocon grandmacore chic. L’idée n’est pas de tout changer du jour au lendemain, mais d’ajouter une couche après l’autre, comme on superpose les plaids sur un canapé pour le rendre plus accueillant.